Qui est ce mystérieux condamné à mort que l’on extrait de sa prison d’Alger en 1942 pour l’envoyer dans une France occupée, en plein hiver glacial des Alpes ? Qui sont les commanditaires douteux de cette mission sans retour et sans buts clairs ? Ce héros de l’ombre, dont le véritable nom n’est jamais révélé va connaître une plongée dans la folie de l’Histoire, dans les trahisons et les bassesses d’une époque tourmentée. Il accède alors à la conscience de lui-même et du monde, et se retrouve devant un dilemme : agir en homme libre et juste ou se laisser ballotter par le destin.
Né à Paris, Bernard Fauconnier fait des études de lettres à Grenoble, à Aix-en-Provence et à Paris. Il a enseigné la littérature et l’histoire de l’art à Londres, à Bordeaux, en Vendée et dans le Sud de la France, tout en publiant des livres et en collaborant à des journaux et revues comme critique littéraire et chroniqueur.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire « Un sursis » de Bernard Fauconnier. C’est un très, très bon roman, original, talentueux, audacieux, dans lequel l’auteur relève à la perfection le défi littéraire qu’il s’est lancé. Le livre est superbement écrit — ce qui n’étonnera pas les lecteurs qui ont aimé « L’incendie de la Sainte Victoire », « L’Être et le Géant », « Kairos » et les biographies de grands artistes signées aussi de Bernard Fauconnier. Au-delà du style, « Un sursis » est riche de substance. Il est tout au long empreint de la densité et de la profondeur (je songe à des scènes telles que la visite des moines à la cabane) que l’auteur attribue aux êtres qui ont vécu. Last but not least, ce livre est parfaitement dans le ton et la pensée d’un ancien et célèbre premier roman sur le thème de l’absurde dont on devine que Bernard Fauconnier est un fervent admirateur.