Il y a des jours où l’on a autant envie d’aller au boulot que Jésus de monter sur la croix. C’est ce que je me disais ce matin en claquant la porte de chez moi pour me rendre au bureau. Ce n’est peut-être pas de la lassitude finalement, mais de l’usure… à 44 ans. L’usure de répéter inlassablement les mêmes choses (peu intéressantes) à des personnes souvent inconsistantes et parfois nuisibles. Celle d’avoir le sentiment profond que rien de tout cela n’est utile. Si je disparaissais demain et que l’on ne me remplace pas, cela n’aurait aucune incidence pour aucune des entreprises que j’accompagne dans mes missions… La remarque vaut pour presque tous les gens que je croise au travail. À quoi sont-ils socialement utiles ? La réponse est tragique : à rien.
Satire drolatique de l’entreprise et du capitalisme, L’Épaisseur du trait est un hymne à ceux qui rêvent de réenchanter un monde qui court à sa perte.
Renaud Czarnes a été journaliste, conseiller communication d’un Premier ministre, enseignant, directeur de la communication, critique musical et écrivain. L’Épaisseur du trait son deuxième roman.